Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     POT     
FEW IX pottus
POT, subst. masc.
[T-L : pot ; DÉCT : pot ; FEW IX, 262a : pottus]

A. -

"Récipient de ménage" : ...après qu'il eut veu l'experience de la rane verte, laquelle il mist en ung pot neuf et l'en sepultura en my les terres à blef, lesquelles il recite au moïen d'icelle estre exemptées à tempestes et noximens de l'air. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 64 r°).

B. -

"Mesure de capacité pour liquides"

 

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En partic. Pot de vin. "Redevance due au seigneur" : Et pour chacun feu des habitans et coustumiers, paient chacun an au roy notre dit sire un pot de vin, II d., et III oeux par an au terme de Pasques (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 41).

C. -

Au fig. loc.

 

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Découvrir le pot. "Révéler le secret" : ...[ledit Vieil Pelerin] a plainement descouvert le pot et l'embusche, qui n'est pas latente ne trop secrete (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 103). Quel merveille ! car nul n'osoit descouvrir le pot ne recognoistre les deffaultes de ceste tierce gerarchie, car ilz avoient en leur main aussi comme tout le royaume et tailloient et rasoient souvent a leur propre voulente (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 457).

 

Rem. Cf. DI STEF, 720b, s.v. pot.

 

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Deux gros ne peuvent tenir en un pot : [C'est Orgueil qui parle :] ...par quoy je suscite toutes divisions et [les] continue de pis en pis en toutes terres, en espirituel[le] et temporel[le], par ce que deux gros ne puent en ung pot. (GERS., Noël, p.1404, 304).

 

Rem. Cf. DI STEF., 417, s.v. gros.

 

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Mettre par pots et par escuelles. "Dissiper, dilapider (un bien)" : Et certes, se la crainte et la puissance royal n'estoit, vous ariés pou de repos et vous seroient tous voz biens mis par pos et par escuelles. (Songe verg. S., t.1, 1378, 39).

 

Rem. Cf. DI STEF., 720c, s.v. pot.

 

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Mettre un pot sous un pilier. "Tenter une chose impossible" : ...et le demaine destruit, tresor nul et royale pauvrete que la forme susdicte estre mise en son mole est comme un pot soubz un pilier, parlant moralment, c'est a dire impossible. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 358).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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